Avoir attendu des bébés.
Les avoir désirés.
Les avoir aimés avant même de les avoir vus (c’est dire si l’amour parental est fort).
Et puis, les bébés, il faut bien les nommer.
Pendant la grossesse se contenter de noms débiles pour désigner le tout-petit.
Et puis chercher vraiment.
S’investir.
Compulser tous les ouvrages disponibles en magasin.
Connaître l’officiel des prénoms sur le bout des doigts.
Allez sur des forums.
Demander des avis.
Arrêter de demander des avis.
Chercher les significations.
Se renseigner sur les statistiques.
Faire des listes.
Les comparer à celles du papa.
Aucun point commun.
Recommencer les listes.
Hésiter :
Un prénom littéraire ? Un moderne ? Un traditionnel de la famille ? Un exotique ? Un biblique ? Un antique ? Un historique ? Un botanique ? Un unique ? Un classique ????? Eric ? Monique ? Ludovic ???
Faire des tests : prononcer le prénom en mettant la main sur ventre pour voir si le bébé réagit, s’il sent que c’est SON prénom.
(bon, en vrai, le marmot, il ne sent rien du tout, vu qu’on a déjà testé Georges, Maurice, Mohammed, Sylvain, Théodore, Childéric, John… et que le bébé est UNE bébée, en fait).
Essayer le prénom avec le nom de famille… et s’apercevoir que c’est super moche en fait.
Re-re-faire des listes…
Et puis finir par trouver LE prénom, celui qu’on va aimer dire et dire, celui qui est beau pour ce bébé là.
Avoir cherché avec tout notre amour. Avec tout l’amour de cette attente.
Sentir qu’on est un peu Dieu, non seulement on est capable de créer un être humain, mais en plus, on peut le nommer.
Ça, c’est la classe à… Arras…
Et puis annoncer la naissance. Donner le prénom.
Comprendre qu’il y a des esprits chagrins qui ne trouvent pas le prénom assez bien.
Trop ci, pas assez ça.
Pas à leur goût.
Rester sourde.
Croiser une dame à robe jaune dans la rue qui s’extasie devant le bébé.
- Oh !!! et comment il s’appelle ce petit bonhomme ???
Préciser que c’est UNE petite et donner le prénom.
Et comprendre qu’on n'aurait pas dû.
Entendre des réflexions… pas très réfléchies.
Selon le type de prénom, petit inventaire à la pervers :
« Mouais, il faut oser quand même »
« j’en connais plein, elle aura des problèmes d’identité en classe »
« houlàlà ! c’est joli sur un enfant, mais plus tard, quand elle sera grande… vous avez pensé à ce que ça donnera plus tard ??? »
« hein ??? c’est un prénom, ça ??? »
A tous ces esprits chagrins, je précise que, en règle générale, les parents, à moins qu’ils soient des pervers finis, pensent à l’avenir de leur enfant, qu’ils donnent un prénom avec leur cœur, mais aussi avec leur cerveau.
Après, tout le monde n’a pas les mêmes goûts…
Personnellement, je ne peux pas blairer le jaune.
C’est comme ça…
Je ne me permets pas de dire à la grosse dame désagréable que sa robe est moche.
Non, je ne me permets pas.
Sinon, il reste un système simple et déjà éprouvé par un petit moustachu aussi teigneux que la grosse dame jaune : coller des chiffres aux marmots plutôt que des prénoms.
Mais a priori, les chiffres, ça ne donne pas de bonnes choses.
Les lettres, ça fait des mots.
Et les mots, c’est quand même plus poétique/plein de sens/porteur d’amour que les chiffres…
Et puis croiser un petit monsieur avec une cravate verte et l’entendre dire : « c’est bien joli, ce prénom »
Sourire.
Et se dire que tant qu’il y a aura des cravates vertes, y’aura de la vie.
(merci à mes copines prénomineuses qui m'ont donné l'envie d'écrire cet article !)
Sinon, y'a un chouette-rigolo-sympatoche profil FB où qu'on rigole aussi (et où on apprend dans quelle pièce de la maison cet article a été écrit : passionnant !)
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