Petites chroniques décalées et politiquement incorrectes sur le quotidien d'une famille de 4 enfants. Parce que les parents sont les superhéros de l'ordinaire.
En voilà une question bien crétine… Mais elle se pose.
Il y a une infinité de manière d’accoucher, parce qu’il y a une infinité de femmes et de situations.
Il y a celle qui accouche douillettement, chez elle, tranquillement, avec sa sage-femme et son mari. Tout comme elle en avait envie.
Il y a celle qui accouche à 130 à l’heure sur l’heure sur l’autoroute. Pas exactement comme elle en avait envie.
Il y a celle qui accouche en salle d’accouchement avec la péridurale, une sage-femme, son obstétricien. Parce qu’elle en avait envie.
Il y a celle à qui on ouvre le ventre, à qui on retire son bébé. Celle qui se retrouve en salle de réveil. Toute seule. Pas du tout, du tout comme elle en avait envie.
Envie. En vie.
Et puis, il y a celle qui brandit son placenta comme un étendard. Celle qui t’annonce que non, non, non, elle n’a pas eu de péridurale, elle. Qu’elle a merveilleusement géré la naissance, elle. Avant même de te donner le prénom du nouveau bébé…
Celle dont on ne sait pas ou plus si on doit la féliciter d’être une si merveilleuse mère ou si on doit la féliciter pour la naissance de ce tout nouveau bébé tout beau.
Je suis super contente pour mes copines qui ont pu accoucher comme elles en rêvaient. Ce sont mes copines, elles sont chouettes. C’était leur accouchement. Pas celui de leur voisine. Jamais elles viendront dire que je suis une mère pourrie parce que j’ai eu des péri. Non, elles respectent. Et je respecte leurs choix et je suis heureuse de leur joie. Vraiment. (c'est essentiel de savoir être heureuse des bonheurs des autres).
Et puis, il y a celle qui t’explique à quel point elle est jugée pour son choix d’accoucher à la maison. Qui te fait croire qu’elle respecte ton choix d’accoucher à la maternité et qui l’instant d’après, dit que, la maternité, c’est là où va le troupeau. Là où accouchent les moutons. (je viens de le lire dans un article de blog. Je n'invente rien).
Merci Madame. J’ai adoré ton article. Je suis donc un mouton (je savais que j’étais une vache, vu que j’ai allaité… Si on mélange une vache et mouton, on obtient quoi ? Une Vaton ? Un vaton, ça n’existe pas. Ou alors, dans l’autre sens : une Mouche ! Je suis une mouche ! Oui, mais, une mouche, ça pond des œufs, pas des bébés. Une mouche, ça n’allaite pas son bébé… Bref, je suis donc un truc, un peu pourri… Incapable de donner la vie. Parce que c’est bien de ça dont il s’agit.
Il y a donc un nouveau concours de wonder mamans sur la blogo : quand tu accouches avec la péri, tu n’es pas maîtresse de la naissance de ton bébé. (j’ai même lu que la péri était un poison qui rendait les enfants hyper actifs). Certainement que tu ne sais pas comment être une bonne mère (en général, tu rentres directement dans la catégorie : mère violente) : j'ai perdu d'avance. Même pas, je joue.
Alors, mes petites dames, ce qui est hyper violent, c’est de subir vos sarcasmes et vos jugements.
Ce qui est hyper violent, c’est l’image que vous donnez des mamans.
Ce qui est hyper violent pour moi, c’est de savoir, que, pour la 3ème fois, je vais accoucher par césarienne.
Que pour la 3ème fois, je vais être dans un bloc opératoire, qu’on ne va pas tellement se marrer. Qu’on va me faire une piqûre très désagréable dans le dos (parce que oui, je suis contre le fait de subir une césarienne à vif).
Que pour la 3ème fois, on va m’attacher les bras, que je vais être installée exactement comme pour les exécutions aux Etats-Unis… Que je vais avoir cette image à ce moment-là.
Que pour la 3ème fois, mon rythme cardiaque va chuter brutalement suite à l’injection d’anesthésiant, que j’aurais envie de vomir et je n’arriverais même pas à le dire. Que l’infirmier anesthésiste verra les bips, qu’il m’injectera un autre truc et que je referai surface.
Qu’on va m’ouvrir le ventre et que dans lampe du blog, au-dessus de la table, je verrai les gestes du chirurgien en train de prendre le scalpel et d’inciser ma peau, de pousser mon gras, d’inciser le péritoine et d’inciser l’utérus.
Que je vais essayer de regarder ailleurs que cette lampe au-dessus de ma tête. Que je me concentrerai sur les bip de mon cœur plutôt que sur ce passe dans mon corps.
Que je me concentrerai tellement qu’il se peut que je n’entende pas mon bébé pleurer.
Que je me concentrerai tellement que je n’entendrais pas le papa entrer.
Avec un peu de chance, je pourrais embrasser mon tout-petit.
Mais je ne pourrais pas compter ses doigts de pieds, comme toutes les mamans font.
Que mon bébé sera dans le bras de quelqu’un d’autre. Qui s’en occupera très bien.
Que en remontant en chambre, quand l’effet de l’anesthésie se dissipera, j’aurai mal. Un mal de chien.
Mal à cette cicatrice de 15 cm. Mal à mon accouchement.
Que je vais galérer plusieurs jours pour tenir mon tout-petit contre moi.
Que l’obstétricien passera, qu’il dira « c’est une belle cicatrice, ça », content du travail bien fait.
Et que jamais, jamais, je n’arriverai à trouver que cette cicatrice est belle.
Que tout ça, c’est pour mon bien. Pour le bien de mon bébé.
Qu’on va me rebattre les oreilles que ce qui compte c’est d’avoir un beau bébé quand je dirai que, non, ça n’est pas la naissance dont je rêvais.
Alors, mes con-sœurs blogueuses, je suis bien consciente que vous pouvez être super fières de vous d’avoir été si courageuses, si fortes, que vous êtes de tellement merveilleuses mères que vous avez réussi à accoucher bien mieux que les autres… Je suis réellement bien contente pour vous.
Je vous envie un peu aussi…
Mais surtout, surtout pitié, pour certaines, arrêtez de dire que les autres mères, qui font ce qu’elles peuvent, sont des moutons ou qu’elles sont faibles !
Je suis une donc une mouche… et je vous emmerde (oups… pardon, mais, là, pour le coup, ça me fait du bien)
Et la première qui me dit avec un ton sarcastique que c’est quand même plus facile/confortable ou autre truc désagréable, d’accoucher par césarienne, je lui fait bouffer mon placenta, même pas cuisiné, même pas mariné.
Une dernière chose. Pour ma première césa, j’ai croisé un pédiatre formidable. Qui a pris le temps de s’asseoir dans la chambre et d’écouter toutes mes plaintes.
Il m’a dit une chose que j’ai retenue : il faut être une super mère, il faut être super forte pour accepter de se faire ouvrir le ventre pour sauver quelqu’un.
Je suis donc une Super Mouche, Super Forte !!!! (et j’ai un peu les boules quand même)
Sinon, en vrai, j’accouche dans une merveilleuse maternité, où je sais que j’aurai la plus belle des césa, une césa humaine. Que certainement, j’aurai mon bébé sur moi et que je pourrais compter ses orteils… Mais, c’est loin d’être le cas de toutes les césa.
Je vais faire un projet de naissance.
Parce que même si ça n’est pas moi qui donne la vie à mon bébé, j’ai quand même des envies.
Sinon, je suis sur FB. Et la plupart du temps, on s'y marre !
Et puis, si vous voulez en prendre plein les mirettes, y’a l’anniv tout en couleur de la cadette, sur Marie Poulette et le week-endrier que j’ai cousu pour la petite dernière… (D’ici 2 mois, je pense d’ailleurs que je basculerai ce blog sur Marie Poulette… 4 enfants 2 bras n’aura plus de sens !)
C'est beau, comme compte-rendu de naissance. Plein de poèsie...