Flash-back d'il y a un an... tout pile !!
D'abord, c'est vrai qu'on avait promis... c'est que, enceinte de 8 mois, on avait dit :
- Mais oui, je vais vous emmener à piscine... bientôt...
Ensuite, c'est vrai qu'on a accouché d'une crevette bien rose... alors la promesse a attendu.
Dans le même temps, les grands se sont impatientés.
Constater que c'est dingue comme en 3 secondes, les enfants peuvent oublier qu'on leur a demandé de ramasser leurs fringues qui traînent dans la salle de bain alors qu'ils peuvent retenir très, très, très (vraiment très) longtemps qu'on a promis qu'on irait à la piscine/chez Margot/manger une glace/au ciné/manger des frites...
Bon, une promesse ça se tient, question de principe/d'honneur.
Alors, on s'y colle.
Allez hop, aujourd'hui c'est pistoche !
Dans un premier temps, trouver un maillot dans lequel on rentre (un mois après l'accouchement, on y croit à fond !!).
Être honnête, le seul dans lequel on rentre, c'est le maillot de grossesse.
Être super positive (faut se faire du bien) : hé bé, ça nous donnera une occasion de le rentabiliser... un peu...
Prendre un sac, mettre 4 serviettes, le nécessairere de récurage (shampoing, gel douche, brosse, crème...), les 3 maillots des enfants et le notre maillot de grossesse (bouhouhouhouhou), les brassards... euh... tout ça dans un sac, ça ne rentre pas.
Changer d'option : prendre 4 petits sacs et obliger chaque gamin à porter son bardas (avec maillot, serviette et matériel de plongée (lunettes) ou de flottabilité)
Allez, zou, on y va ! (en guise de zou, on rassemble la troupe, on vérifie une ultime fois que tous les maillots sont dans les sacs...)...
Zou + 12 minutes, on embarque !
Débarquer la troupe devant la pistoche, les 3 grands à pied et la toute petite dernière dans son cosy.
Passage en caisse : hé, c'est cool... hum, cool n'est peut-être de bon aloi quand on rentre dans une piscine, disons que c'est chouette, parce qu'on est 5 et qu'on ne paie que 1 entrée et demi... Ouais ! On adore avoir l'impression de faire une super affaire !!!!
Répartir la marmaille dans des cabines (parce que même en rentrant notre ventre, on ne tient pas à 1 maman, 3 marmots et un bébé avec son cosy dans une seule cabine).
Mettre les 2 grandes dans une cabine attenante à la notre (hé, hé, on est maligne, quand on veut !).
Répartir le reste de de la marmaille... avec nous même. (bon même à 1 marmot, 1 maman qui n'en plus de rentrer le ventre et 1 bébé dans son cosy, ben, une cabine de piscine, ça semble d'un coup vraiment, vraiment riquiqui).
Installer le benjamin en équilibre sur le mini banc de la cabine (que personne ne peut s'asseoir dessus et qu'on vient de comprendre à quoi ça sert... à installer à marmot pour rentrer plus nombreux dans une cabine).
Déshabiller le benjamin tout en entendant les filles râler, débattre pour savoir à qui est le maillot bleu (bon, OK, c'est notre faute, on a commis l'énorme erreur d'acheter 2 maillots identiques mais pas à la même taille...).
Demander à l'aînée de passer un maillot sous la cloison.
Poireauter...
Bon alors, ce maillot ???
Ben, je te le tends depuis au moins 10 minutes
Bon, d'abord, 10 minutes, ça n'est pas possible, il y a 10 minutes, on était encore dans la voiture et puis, tu le tends du mauvais côté...
Voir le maillot apparaître, chercher l'étiquette... oh ! Pétard à mèche, on ne voit plus la taille.
Tendre le maillot à bout de bras pour estimer la taille. (tout en retenant le benjamin avec notre pied droit pour ne pas qu'il se ratatine sur la petite dernière... constater qu'on a encore le sens de l'équilibre).
Entendre la cadette dire : ça y est ! Je suis prête !!
Dire à l'aînée d'enfiler le maillot restant (tout en le glissant sous la bonne paroi)
Déshabiller/mailloter le benjamin.
Entendre la toute petite dernière chouiner.
Comprendre qu'elle crève de chaud (ben oui, il fait au moins 35 degrés... on le sent vu que nous, on a toujours notre gros pull et qu'on a vient de réaliser des prouesses acrobatiques digne de cirque du soleil.
Sortir le benjamin de la cabine, le confier à ses soeurs.
Mettre la toute petite dernière en body.
Enfiler notre maillot le plus rapidement possible. (même en rentrant le ventre au risque de frôler l'asphyxie, se rendre à l'évidence, ce maillot de grossesse nous va super bien... arrrrrrgh ! Monde cruel !)
Réussir enfin à sortir de la cabine.
Éviter de pouffer en voyant que les 2 grandes ont interverti leur maillot et surtout ne rien dire (oui, on est perverse, mais rien qu'à l'idée qu'elles doivent se changer et prendre 3 plombes à intervertir leur maillot, on préfère les voir comme ça... une avec le maillot qui baille et l'autre avec les fesses... qui baillent).
Choisir 2 casiers, engouffrer le moins mal possible toutes les fringues + trucs inutiles au bord de la piscine.
Tout ressortir parce qu'on a mis notre sac avec le porte-monnaie dans le fond. On est gourdasse parfois (parfois seulement, hein !)
Trouver le sac, le porte-monnaie et notre unique pièce de 1 euro...
Crotte de bique !
Hésiter un instant à aller faire de la monnaie à la caisse... mais un instant seulement... L'idée de se retrouver en maillot de grossesse dans le hall ne nous séduit que fort peu.
Bourrer à mort un unique casier, filer à la douche.
Réaliser qu'on n'avait pas anticipé les douches avec le cosy et la toute petite dernière dedans.
Laisser le bébé devant les douches, mettre la marmaille sous l'eau en restant sourde aux protestations diverses type : c'est chaud/c'est froid/c'est mouillé...
Prendre la douche la plus rapide du monde.
Aller rechercher le bébé, embarquer tout le monde près des bassins.
Mettre le cosy au bord, mais pas trop. A la distance juste pour être à porté d'oeil sans être à portée d'eau.
Distribuer les lunettes aux grandes et les brassards au benjamin.
Oh ! Purée de pois, les brassards !!! Dans le casier, les brassards...
Expliquer au benjamin que les flotteurs... ben, faut oublier et prendre conscience qu'on va gaufrer le benjamin pendant toute la séance.
Mettre les filles à l'eau.
Bilan flottabilité de l'aînée : pas top... Comprendre qu'on aurait pas du attendre si longtemps avant de tenir notre promesse... dire que cette enfant a pris des dizaines de leçon de natation... et qu'elle nage très bien... sous l'eau... bloup, bloup, bloup
Bilan flottabilité de la cadette : être franche, honnête, lucide et objective : la gamine a un potentiel flottabilité équivalent à celui d'une brique... entrevoir le bras que va ça va encore nous coûter en leçon de natation. Il est évident que quand la petite dernière saura enfin nager, le maître-nageur pourra nous inviter dans la résidence secondaire aux Seychelles, résidence payée uniquement grâce aux leçons données à notre progéniture...
Bilan flottabilité du benjamin : euh... disons que la comparaison avec une moule peut sembler assez juste. Une petite moule qui s'agrippe à son rocher maternel avec ses petits ongles pointus (chouette, on va avoir le dos zèbré, peut-être l'occasion de lancer une tendance).
Regretter, regretter amèrement d'avoir oublié les brassards dans le casier.
Après 8 minutes de non flottaison, la petite moule a pris une jolie teinte bleue. Négocier âprement une sortie de l'eau avec la moule bleue qui claque des dents.
Sortir de l'eau en emmenant notre petite moule avec nous. L'envelopper dans 3 serviettes,
L'installer à côté de la toute petite qui roupille dans son cosy (charmante enfant)
Aller rejoindre l'aînée et la cadette qui sont manifestement en train de boire toute la piscine.
Barboter 10 minutes avec les grandes et être sortie de l'eau par les hurlements du benjamin (qui se moulissise sur le bord de la piscine) et de la petite dernière, qui manifestement n'est plus endormie.
Comprendre que le benjamin est en train de crier sur les baigneurs parce qu'ils mettent de l'eau partout (non, mais, il est gonflé celui-là ! Et dire que c'est ce même gamin qui est incapable de prendre un bain, s'en en mettre les trois/quart sur le carrelage de la salle de bain).
Sortir la marmaille de l'eau. Se rediriger vers les douches et constater que, au vue de l'encombrement, il y aura vraisemblablement, un cours d'aquagym fort fréquenté dans 3 minutes...
Regarder toutes les bonnes dames qui vont faire du bien à leur corps. Se visualiser mentalement avec notre marmaille plus ou moins bleue, notre cosy au bout d'un bras et les sacs plein de serviettes humides, de shampoing qui ne piquent pas les yeux, de lunettes (mais définitivement pas de brassards) et notre maillot de grossesse.
Assassiner mentalement et par anticipation la première qui dira « oh ! Vous attendez un petit cinquième »
Et puis, voir les dames qui nous regardent et qui disent :
- Ben, vous en avez du courage d'aller à la piscine avec tous ces enfants, moi, j'en n'ai que 2 et je ne les emmène jamais en même temps (et constater que les 12 autres dames opinent du chef).
Se sentir alors super balèze... superman, à côté, c'est de la gnognotte... d'ailleurs, on ne va pas à la piscine avec des collants et une cape (et puis nous, on sait que le slip, ça se met sous le collant et pas l'inverse... et en plus, superman, il peut aller se rhabiller, parce que c'est bien beau de savoir voler, mais est-ce qu'il est capable de nager avec un gamin-moule agrippé dans le dos, hein ?? Ben, non et si ça trouve, superman, il emmène jamais ses marmots à la piscine municipale)
Remettre les mômes sous la seule douche dispo. Faire l'aller-retour petite dernière dans le couloir/enfants mousseux sous la douche.
A entendre les hurlements de la cadette et confirmer que le shampoing qui ne pique pas les yeux, pique en fait carrément les yeux.
Tâcher de rincer approximativement tout le monde.
Renoncer à nous savonner et même à nous rincer parce que la petite dernière hurle (c'est sûr, on va crever, dévorée par une mycose géante qui est sûrement en train de pénétrer notre corps par les zébrures de notre dos).
Retourner aux cabines, repartir les enfants transis de froid.
Ouvrir le casier, se prendre l'ensemble du contenu sur les pieds (et retrouver les brassards, chouette !). Ramasser les fringues et constater que notre tee-shirt trempe généreusement dans une flaque, re-chouette !
Tâcher de donner à chaque enfant les culottes/maillots de corps/chaussette... qui leur correspondent.
Recomposer les équipes-cabine comme à l'aller.
Sécher le benjamin toujours aussi bleu. Lui demander de faire l'effort d'enfiler au moins son slip et son maillot de corps... pendant qu'on tente d'essorer notre tee-shirt...
Le voir se bagarrer avec le sus-nommé maillot de corps et l'entendre hurler (bon, en même temps, vue la taille de la cabine, on doit être à 28 cm de la bouche de cet enfant) :
- maman !!!!!!!!! Mon maillot de corps, il ne veut pas que je rentre ma tête !
Renoncer à essorer notre tee-shirt.
Goutter un peu sur la petite dernière dans son cosy.
En finir avec le benjamin.
Entendre : Maman, je peux te voir toute nue !!!
S'arrêter net.
D'une, on n'est pas encore toute nue, de deux, on ne voit pas la tête hilare de la cadette passer sous la paroi de cabine... Oh ! Punaise, elle s'est gouré de côté.
Et entendre l'aînée pouffer et chuchoter (elle est charmante cette enfant) :
- Psssssst, c'est pas le bon côté.
Prier pour que la dame de l'autre cabine ne se soit aperçu de rien.
Refiler le benjamin habillé à ses sœurs, dans le couloir.
Rempapilloter la petite dernière.
La virer aussi dans le couloir et dans son cosy aussi.
Chercher une serviette non mouillée et oublier... parce qu'on eu le temps de sécher.
S'habiller le plus vite possible.
Sortir de la cabine avec le tee-shirt mouillé, les cheveux mouillés aussi.
Sortir de la piscine.
Embarquer toute l'équipe dans la voiture.
Entendre l'aînée dire :
C'était supeeeeeer !!! On y retourne quand ?????
Ne rien dire... ne surtout pas promettre, mais se dire mentalement que oui, on y retournera !
(mais seulement quand on rentrera à nouveau dans notre maillot !!!!)