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8 décembre 2013 7 08 /12 /décembre /2013 18:06

 

 

Ça n’a l’air de rien. De vraiment rien.

A peine 30 cm de haut.

Il est moche, il est abîmé… mais il est là.

Enfin, il était là.

 

Juste à côté de chez nous, sur le chemin de l’école, il y a un muret.
Il longe un jardin dans lequel on n’a pas le droit d’aller.

 

Mais, le muret, lui, c’est autorisé.

Enfin, c’est autorisé quand, moi, la reine mère, j’autorise les enfants à y jouer les équilibristes.

 

Ça n’a l’air de rien. De vraiment rien.

C’est un muret tout pourri.

 

Mais, sur le muret, on peut marcher !

Tout-petit, en donnant les 2 mains à maman.

Et puis, on grandit, alors, on lâche une main.

Parce que c’est ça aussi devenir grand… avoir moins besoin de ceux qui le sont déjà, grands !

Plus grand, on ne se tient plus que d’une main, puis du bout des doigts et enfin, on vole de ses propres ailes.

Funambules urbains.

 

Ça n’a l’air de rien. De vraiment rien.

Un alignement de parpaings moussus.

Les enfants peuvent faire l’équilibriste uniquement quand on a le temps.

Quand on le temps de prendre le temps.

En général, s’ils ont le temps de faire le mur, ça veut dire que le goûter sera bon, que je prendrai le temps de faire un vrai au chocolat… et tout ce qui va avec.

 

Parfois même, on fait le mur, même quand on ne devrait pas.

On vole.

On vole le temps qu’on n’a pas.

Ça prend 5 minutes de plus sur le temps de trajet.

Uniquement au retour de l’école. Jamais à l’aller. Hey ! Faut pas rêver non plus !

 

 

Ça n’a l’air de rien. De vraiment rien.

On en connaît toutes pierres branlantes, les coins moussus qui glissent vraiment.

Ceux sur lesquels on peut marcher sans danger.

On pourrait presque marcher dessus les yeux fermés.

Mais on préfère profiter, regarder où on pose les pieds.

 

 

Jeudi matin, je me suis dit que j’allais faire une photo parce qu’il était beau, ce muret, tout déglingué et complètement givré. J’ai eu l’impression qu’il brillait. Comme une piste aux étoiles.

Vendredi matin, j’ai pris mon appareil photo.

Il avait disparu.

Plus de muret.

Démonté. Disloqué.

Ce sont les enfants qui l’ont vu en premier.

« Le mur est tombé ».

C’est sûr, ça n’était pas le mur de Berlin, pas d’enjeu.

Mais c'était notre muret. A nous.

Juste un petit jeu. Comme un petit goût de liberté.

Un hymne aux choses futiles et inutiles.

 

 

Au retour, ma voisine était sur le pas de sa porte.

Elle est très pragmatique, ma voisine. Ses enfants sont grands. Vraiment. Même sa petite fille est grande.

Je lui ai dit : le muret a disparu…

J’ai vu, qu’elle a dit. Ben, c’était rien ce muret, mais, ça me fait tout drôle. Comme si on m’enlevait tous les souvenirs d’enfance de mes petits. Parce qu’ils s’amusaient à marcher dessus, au retour de l’école. Quand on avait le temps. Et puis, si on avait le temps de faire, ça voulait dire que le goûter serait chouette. Que je prendrais les temps de leur faire un vrai lait au chocolat…

 

 

Toutes les deux, on a perdu un petit bout de mur… et un peu plus même.

 

 

Allez, venez donc me rejoindre sur Facebook... c'est chouette aussi ! (et puis j'aimerai bien passer les 1700 avant la fin d'année... ouais, on s'en fout, c'est vrai !)

 

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Le 25 juin de cette année, l'aînée et le benjamin

 

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Vendredi matin... début de la chute du mur.

 

 

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commentaires

A
On devrait toujours fixer les détails importants de notre quotidien sur la pellicule... Ou dans un bel article comme celui ci ...<br /> Merci Marion pour ces jolis mots... Qui font mouche, comme bien souvent.
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4
Mille mercis à toi.<br /> Je suis très touchée.

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