Mais ouiiiiiiiiiii !!!
Je suis comme ça.
J’adore les naissances.
Vraiment.
Une vraie poulette.
Je suis une fille. Je suis une femme. Je suis une maman. J’ai plein de copines. Des filles, des femmes et des mamans.
Toute une bande de poules. (non, nous ne sommes pas des dindes !)
Quand l’une est sur le point de pondre l’œuf le plus rose qu’on ait trouvé, on est au taquet ! L’œil vif et le bec ouvert.
Et on se souvient.
Y’a comme un instinct de mère poule qui se réveille en nous.
Et on fait corps. A distance. Mais on est là. Loin et tout près.
On se souvient.
Comme un poulailler virtuel.
Dès qu’on sait qu’une de nos poulettes commence à contracter, on se rassemble.
Et ça caquète dans tous les sens.
On se serre les ailes.
On soutient. On conseille… Enfin, comme on est de bonnes cocottes, on conseille surtout de se faire confiance. On ne donne pas de leçons.
On s’inquiète aussi.
On se souvient…
On caquète, on caquète, on caquète…
Et on écoute. On attend. On se souvient.
Quand d’un coup, c’est le silence, que la pondeuse ne répond plus, on sait.
On sait qu’elle a bientôt fini de couver ce tout petit.
Qu’un nouveau poussin va voir le jour, même si c’est la nuit.
On en a les plumes toutes retournées.
Alors l’attente se fait longue.
On pense, on y pense.
On retient notre respiration.
Inspirez, bloquez, poussez.
On tourne en rond dans nos poulaillers.
On économise nos batteries.
Et on se souvient.
Et les minutes se changent en heures.
On attend. Fébriles.
On garde les téléphones branchés.
Le poulailler est ultra connecté.
Et on se souvient.
Et puis, la maman poule annonce : le poussin est né !
Le plus beau poussin du monde.
On s’extasie.
On félicite.
On glousse de bonheur.
Le poulailler est en fête !
Et nous n’avons que ça au bec : Un nouveau poussin au poulailler !!!!
Et la poule est curieuse, elle veut tout savoir. Tout savoir de la mise au monde, du poussin : a-t-il des plumes ? Combien pèse-t-il ??? Pas besoin de couveuse, c'est bien ! Vaguement, on parle du coq… de loin.
Et on se souvient…
On se souvient.
Des jours où nos poussins ont vu le jour.
C’est certainement aussi pour ça que les mamans poules aiment que les autres pondent : parce que les poulettes ont une mémoire de mère.
A chaque nouveau poussin, c’est un peu les nôtres qui naissent à nouveau.
Et c’est doux et chaud, c’est léger comme une plume.
On se souvient.
On se souviendra toujours. De ce jour-là. De ces jours-là. Où nous sommes devenues mère-poules pour toujours…
Si ça se trouve même, d’entre tous les jours qu’on a vécus, ça sera ceux-là qu’on gardera, au creux de nos plumes… Bien au chaud.
Et bienvenue au monde à la dernière poussinette de notre poulailler ! On était là… à Plus de 700 km de distance, parfois, mais, on était là ! Tout à côté, dans le poulailler…
Voici donc le petit peton si mignon de la dernière née… Merci à la maman poule de m’avoir autorisée à la publier.
Je la trouve tellement chou, cette photo !
Sinon, je suis aussi sur FB, où qu’on rigole bien !