En voilà une idée qu’elle est mauvaise. Très.
Je vais perdre la moitié de mes chouettes lecteurs…
Ça fait à peu près 7 fois que tourne cet article sous mes affreux petits doigts pervers…
Je suis une mère… pas parfaite… du tout…
Dans la vie dedans mes rêves : je suis toujours de bonne humeur, les emmerdes glissent sur moi comme un pingouin sur la banquise, mes enfants sont toujours charmants mignons, ils écoutent leurs parents, ne sont pas relous du tout, jamais. les trains arrivent toujours à l’heure… je ne m’énerve jamais. Je parle calmement à mes enfants et surtout jamais, jamais, je ne mets une fessée.
Dans ma vie de réalité : je suis parfois énervée, en colère. J’ai des emmerdes et ça m’emmerde (autant que les pingouins quand il y a une réunion d’orques devant leur bec), mes enfants ne sont pas toujours charmants, ils sont relous de temps en temps, les conducteurs de trains sont en grève… Je m’énerve parfois. Je crie de temps en temps et il m’arrive de mettre une fessée.
Alors, que les choses soient claires :
Non, je ne pense pas que c’est bien de donner une fessée.
Oui, ça n’a aucun intérêt pédagogique.
Non, je n’aligne pas mes marmots tous les jours pour leur claquer un aller-retour dans la tronche.
Oui, c’est tout naze de mettre une fessée…
Oui… mais…
Avoir passé une journée pourrie, infecte, avec de la pluie, des embouteillages, des cons au téléphone, des soucis dont on ne voit pas la fin…
(journée de merdre bien entendue précédée par une nuit de merdre, réveillée par les chiens des voisins/la choucroute de la veille/les dents de la petite dernière qui n’en finissent plus de sortir ou tout autre source de réveil…)
Se magner le train pour récupérer les enfants à la sortie de l’école.
Être contente de les voir.
Et comprendre super vite, que le concept de journée de merdre a été partagé par l’ensemble de la famille.
16h49 :
La cadette : pfffffff… c’est nul les princes au chocolat, je préfère les BN.
(Respirer, expliquer qu’il n’y en avait plus au magasin que sinon, y’a du camembert)
La cadette : ouais, ben, c’est nul.
Mettre tout de suite les pendules à l’heure : on a passé une sale journée, on est crevée, eux aussi, alors, on va être tous mignons-gentils, on ne va pas s’énerver…
17h03 : Séparer le benjamin et la petite dernière qui se disputent une voiture (alors que des fucking bagnoles, il y en a un bac complet…)
Trouver un terrain d’entente en sortant les playmobils.
17h23 : la cadette braille, trop de devoirs, ne veut pas les faire.
Lui proposer d’aller courir dans le jardin 10 minutes…
Bon, OK, il pleut.
(bon, je passe sur la baston à coup de playmobils, l’addition qui ne veut pas se faire toute seule, la boite d’œufs explosée parce que le gamin les a lancés en l’air, la petite dernière qui se fait un masque au caca, les coups de fils pro auxquels il faut absolument répondre, l’ainée qui ne veut pas se laver et tout le reste et pire encore…
etc…
etc…
Avoir essayé la gentillesse, les explications, les « va réfléchir dans ta chambre/sur une chaise », tape sur un coussin plutôt que sur ta sœur.
S’être mise à hauteur d’enfant.
Avoir tenté la technique de la diversion…
Avoir aussi été vile, avoir fait du chantage.
Et sentir que la pression augmente, encore et encore.
Sortir respirer sous la pluie 30 secondes.
Rentrer, retrouver le mur du salon plein de feutre indélébile.
Et puis, 18h56 : quand le benjamin a refusé de mettre son pyjama en nous hurlant dessus, qu’on lui a dit qu’il n’avait qu’à aller manger à poil et qu’il a hurlé encore plus fort que non, il ne mangerait pas à poil et qu’il ne mettrait pas son pyjama, alors, là oui, à 18h56, j’ai craqué.
Je lui ai mis une fessée. Partie toute seule.
…
…
Il a mis son pyj, ils ont mangé sans hurler, ils se sont brossé les dents.
On a lu une histoire.
19h43 : tout le monde au lit.
Alors, non, donner une fessée, ça n’est pas bien.
Ça ne fait pas avancer les choses.
Ça n’apprend rien à personne.
Ça ne fait pas grandir les enfants.
Ouais, les fessées, c’est tout pourri.
Non, je ne suis pas contente quand j’en donne une.
(et non, ça ne m’arrive pas tous les jours, ni toutes semaines, ni même tous les mois… mais ça m’arrive…)
Alors, juste quand je lis sur la blogosphère qu'il est intolérable de fesser un enfant, qu'une fessée en entrainant une autre on peut arriver à une surenchère des coups et quand on commence, on ne sait pas où ça se termine... Je me dis qu'il y a une peut-être un peu d'éxagération.
(Ces articles sont souvent plein de bonnes intentions, hein, je ne jette pas la pierre. C’est bien d’être engagé sur de belles causes)
Mais j’avoue que… zut !
Non, je ne pense pas que je tuerai mes enfants un jour.
Oui, les amalgames, j’ai du mal…
Parfois, y’a des trucs sur la bientraitance où on t’explique qu’on devrait rétablir la peine de mort pour les parents maltraitants, ben, moi, ça me fout mal.
Alors, oui, il existe une vraie maltraitance, oui, c’est terrible.
Oui, 100% des enfants morts sous les coups de leurs parents ont été maltraités.
Oui, ces gens sont malades.
Oui, il faut les soigner, les accompagner et pas taper non plus dessus.
Et non, je les excuse pas. C’est inexcusable. C'est immonde. Inhumain.
Et oui, il faut se mobiliser contre la maltraitance.
Et oui, je suis parfois faible, je n’ai pas toujours les bonnes solutions au bon moment.
(et si des adultes me poussaient à bout, à ce point, oui, je leur mettrai une beigne… oui, c’est mal).
Et parfois, c’est dur d’être parent, on a des failles. On fait au mieux et parfois, même le mieux n’est pas terrible.
Voilà, juste pour dire que je trouve que certaines choses bienpensantes, pleines de bons sentiments sont parfois super culpabilisantes.
Je ne fais pas de bien quand je mets une fessée. Je le sais. Mais, parfois, voilà, y’a des soirs comme ça.
Bon, moi, sinon, en bonne mère maltraitante, je viens de me cogner 10 capes réversibles en tissu pour l'anniv de la cadette et là, moi, mère maltraitante, je reviens de la piscine avec les 4 marmots (alors que je suis crevée et que je les aurai bien mis devant la télé à larver... Tiens, tant que j'essuie... et laisser ses enfants des heures devant la télé ??? N'est-ce pas là non plus une forme de maltraitance...
(bon, j’arrête, là, c’est de la provoc’… je sens que je vais déjà avoir plein de comm affreux… et oui, mes enfants matent aussi la téloche !)
Sinon, pour les com, si c’est pour me dire à quel point je suis une mauvaise mère, vous pouvez-vous les garder. Je sais que je suis (un peu) pourave comme mère…
(oh ! pétard, j’ai encore 4 gâteaux à faire… zut !)
Et oui, je les aime mes enfants !
Voilà, pour ceux qui trouvent que je suis encore fréquentable et que je ne dois pas être pendue en place publique, y’a le profil FB !
(et vive la bientraitance !!! et à bas les jours relous. Et j'admire les parents qui arrivent à tout gérer, dans le calme... vraiment. Comme quoi, je ne suis peut-être pas si pourrie que ça)
Ah oui ! Super important !!! le lien vers le site d' enfance et Partage, contre la maltraitance... important, essentiel !