C'est comme ça, on n'y peut rien, on aime cette chanson de Maxime Leforestier. Du plus loin qu'on s'en souvienne, on l'a toujours aimé, comme la nostalgie de quelque chose qu'on n'a même pas vécu...
Et puis, y'a eu un coup de fil... Une voix qu'on connaît bien et qu'on n'a pas entendu depuis trop longtemps.
La veille, 21h03
- Hé ! Salut ! On est sur le pont de Normandie, on arrive demain, vous êtes dispo le soir ???
Ne même pas réfléchir, répondre :
- bien sûr !
Yeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeees, nos vieux potes qui habitent à perpet' et qu'on ne voit jamais-jamais-jamais !!!!
La veille, 21h06
Réfléchir...
Bon, le lendemain, on a une réunion le matin, les gamins ont respectivement gymnastique/cirque/sieste/anniv' d'un pote au bowling et le frigo est aussi plein qu'un supermarché polonais dans les années 80.
La veille, 21h12 :
Organiser, planifier... euh... renoncer à planifier, se contenter de se dire que l'essentiel c'est de se voir et de partager un bon moment à défaut d'un bon repas.
Et puis, se souvenir que du temps où on était presque encore des adolescents, un vieux saucisson, un bout de pain et une bière et c'était le bonheur.
Se surprendre à chantonner :
« On se retrouve ensemble
Après des années de route
Et on vient s'asseoir
Autour du repas
Tout le monde est là
A cinq heures du soir »
Et se dire que c'est tout à fait ça !!!
On vit dans une maison presque bleue, adossée au trottoir (et c'est déjà pas mal).
Le lendemain qui est aussi fatalement le jour même : 19h53
Sauver les apparences
Griller du pain acheté vite fait en revenant de la réunion et qui est, selon toute vraisemblance de la veille.
Faire une tentative de réanimation d'une botte de carottes.
Renoncer à la résurrection des radis.
Envoyer l'aînée et la cadette soudoyer la voisine pour lui emprunter un peu de beurre.
Retailler le morceau de mimolette pour lui donner un aspect presque présentable.
Mettre au frais les canettes de bière qu'on a amoureusement acheté à la supérette du coin. Parce que les canettes de bière, c'est bon pour la nostalgie !
Trancher le saucisson sec qu'on avait dans le frigo (yes !)
Exhumer du fond du placard une terrine de sandre à la coriandre achetée, en vacances, 3 ans auparavant et qui, oh miracle ! est encore consommable jusqu'à la fin du mois.
Enfiler des fringues pas trop pourries.
Se mettre un coup de peigne.
Briefer les gamins : Vous dites bonsoir, vous restez 5 minutes et vous MON-TEZ ! (parce que non, les enfants ne font pas partie de notre soirée nostalgie... d'ailleurs dans la maison bleue, y'a des cheveux long, de la guitare, on se roule dans l'herbe, mais il n'y pas de marmots)
Par prudence, mettre les mioches en pyjama (malgré les protestations de l'aînée qui hurle que à son âge, c'est trop la honte d'être en pyjama quand des invités arrivent).
Le jour même, 20h17, attendre les invités
Le jour même, 20h36, attendre les invités et gérer les gamins qui ont décidé de hurler/de se taper/faire une pyramide humaine/lancer des billes dans l'escalier/nous aider à mettre la table avec de la dînette... (se dire que pour le « à 5 heures du soir, tout le monde est là », ben, c'est râpé... en même temps, on sait que nos vieux copains sont aussi affublés d'une charmante marmaille et que charmante marmaille et potes dès 5 heures du soir, c'est moyennement compatible...
Le jour même, 20h43 :prévenir les marmots que s'ils ne s'assoient pas tout de suite immédiatement sur le canapé en silence, on monte les coucher dans la minute. Et oui, on veut voir aussi les fesses de petite dernière sur le canapé, y' pas de raison.
Le jour même, 20h44 : on sonne !
(parce que dans notre maison pas tout à fait bleue, on ne frappe pas, naaaaaan, on sonne (parce que avec les enfants qui braillent, si on frappe, ben, on entend pas et puis, la clef, on ne l'a pas jetée, parce que sinon, pour rentrer, ben, c'est un peu compliqué...)
Ouvrir, s'embrasser, être super content de se revoir, enfin !
Se dire qu'on n'a pas changé (bénir le fait que l'ampoule de l'entrée soit cramée et prier pour que les enfants n'aient pas allumé le plafonnier moche du salon).
Faire entrer les potes.
Demander aux gamins de se lever pour dire bonjour.
Faire semblant de ne pas entendre l'aînée soupirer et marmonner « faudrait savoir ce que tu veux ».
21h12 : coucher toute la marmaille qui proteste, proteste, proteste...
Rester ferme ! C'est Notre maison presque bleue, on fait ce qu'on veut, non mais !!!
21h14 : redescendre et s'apprêter à profiter de notre soirée « nostalgie de la maison bleue adossée à la colline ».
Laisser le choix aux invités entre une bonne vieille bière à la canette et un vin plus que correct.
Comprendre qu'on va pouvoir remettre toutes nos canettes dans leur pack...
21h26 : remonter voir les gamins qui font le foin et être suffisamment persuasive pour ne plus avoir à remonter (d'ailleurs, on est sûre que la maison bleue, c'est un plein pied et que personne ne monte le samedi soir pour demander aux marmots de dormir !!!!!)
21h43 : se souvenir en bonne compagnie et en buvant du vin
Raconter nos plus belles soirées (et dire qu'on pouvait se coucher à 4 heures du matin en ayant bu au moins une douzaine de bières et ressembler à quelque chose le lendemain, constater que maintenant en se levant à 4 heures pour bercer la petite dernière/moucher le benjamin, rassurer la cadette ou soigner l'ainée, ben, on ne ressemble à rien le lendemain, même si on a rien bu d'autre que de l'eau qui pique, parce que les bulles, c'est festif)
Parler des concerts qu'on allait voir, au moins 3 fois par mois (euh... chercher le dernier concert qu'on a vu... euh... euh... la chorale de l'école, ça compte ??)
Rire en se remémorant les nuits où à 3 heures y'en avait un qui lançait « et si on allait à la mer » et prendre la voiture, aller à la mer, sortir de la voiture et constater que la plage de Dunkerque à 4 heures du matin, ben, non seulement ça caille, mais en plus, dans le noir, ben, en fait, on ne voit pas la mer et remonter dans la voiture et repartir aussi sec. (et dire que maintenant, pour la moindre expédition à la mer, on s'y prend 6 jours à l'avance, le temps de retrouver les bottes dans les bonnes pointures, les K-way, les maillots de bain au cas où il ferait beau, anticiper les sandwichs, l'eau, le liquide physiologique pour le sable dans les yeux, les serviettes, les couches, le parasol, le pare-vent, les seaux, les pelles, les moules, les gâteau pour la route...)
00h23 : continuer à se souvenir et sortir les canettes (yes !), parce qu'on a bu tout le vin
Se souvenir des vacances où les outils les plus essentiels étaient quand même l'ouvre bouteille (encore que, pour les canettes, on en a connu qui les décapsulaient avec les dents... ) et l'ouvre-boite, parce que manger du cassoulet froid, à même la boite, ben, ça ne nous perturbait pas plus que ça (se demander ce qui a pu se passer pour qu'on change au point de prendre notre oreiller personnel qui va bien pour dormir dès qu'on part en déplacement, sans compter que repérer les endroits où on est susceptible de ne pas trop mal manger, nous semble être le minimum vital)
Parler des soirées où on chantait : « Nageant dans le brouillard, Enlacés roulant dans l'herbe, On écoutera Tom à la guitare, Phil à la kena jusqu'à la nuit noire » (euh, c'est quoi une kena ??). (dire qu'il est hors de question qu'il y en ait un qui sorte une guitare ou qui même l'idée de chanter un peu fort, parce que ça risquerait de réveiller les gamins et que de chanter des berceuses, là maintenant, on n'en a pas envie, parce que on ne sait même pas si ça existe des berceuses à la kena et que là, y'a personne qui s'appelle Phil dans le coin)
Et continuer à parler du temps d'avant, « D'un qui reviendra dans un an ou deux, Puisqu'il est heureux on s'endormira » et rire, s'émouvoir du temps qui a passé, aimer se sentir encore presque que comme une grande ado vers 2h35..., l'effet cessant immédiatement vers 2h57 quand la petite dernière se met à brailler et que les copains ont décidé de rentrer avec leur charmante marmaille, parce que le lendemain, ben, on ne pourra pas dormir... et voir la maison bleue disparaître dans les limbes de nos souvenirs... jusqu'à la prochaine fois où on se verra.
Aller se coucher en pensant au temps où on avait tous des cheveux longs, comme dans la chanson de la maison bleue qui est : « Peuplée de cheveux longs, De grands lits et de musique, Peuplée de lumière, Et peuplée de fous, Elle sera dernière, A rester debout. »
(Pour ce qui est des grands lits, le seul grand, c'est le nôtre, mais il nous arrive d'être assez nombreux dedans, quand le benjamin fait un cauchemar en même temps que dernière sort une canine... Concernant la musique, on se contente de la berceuse de Brahms, de la boite à musique, pour la lumière, on a un super champignon, très beau qui veille sur le sommeil de charmants petits quand ils sont dans leur lit, pour les fous, on estime qu'on est servi, en revanche, pour ce qui est des cheveux, constater que le dernier de nos copains a coupé les siens il y 6 mois et prendre conscience qu'en fait, on n'a plus vraiment l'âge d'être dans la maison bleue, ou alors, c'est peut-être qu'on n'a pas encore l'âge... en tous cas, la maison bleue, ce n'est pas compatible avec les marmots)
Le lendemain de la veille, 06h45, se lever... contre notre volonté.
Regretter d'avoir couché les enfants tôt, si on les avait laisser traîner, peut-être qu'ils se seraient réveillés plus tard... peut-être... (et ne définitivement pas comprendre pourquoi en semaine, on est obligé de secouer les gamins pour qu'ils se réveillent, alors que le week-end, ils sont frais et dispo avant 07h00...)
Constater que près de la poubelle, il y a plus de bouteilles de bière que de jus d'orange...
06h56 :
L'aînée : Hé, hé, maman, maman, tu m'écoutes ???
La maman qui avait oublié les ravages de l'alcool et l'effet d'écho que ça produit le lendemain : Mmmmm, je t'écoute.
L'aînée : tu sais ce que c'est un potager ????
La maman : ?????????????????????????????????????????????????????????????
L'aînée, qui se bidonne : ben, c'est un vieux copain !!!!
La maman : ????????????????? (comprendre le subtile jeu de mots, faire semblant de trouver ça hilarant)
(et pleurer sur les ruines de notre maison bleue : bouhouhouhou !!! songer à interdire les carambars et leur blagues nazes dans notre maison vraiment pas tout à fait bleue)
(je vous garde le descriptif de lendemain de la veille pour la prochaine fois... je ne vais vous déprimer pour commencer la semaine en vous racontant comme ça a été dur de survivre à ce dimanche avec un mal de crâne intersidéral et des enfants qui ressortent la caisse à instruments de musique... ahhhhhhhhhhhhhhhh, non, pas le tambour et put**** c'est quoi une Kera ?????)
(et une spéciale bise à Mano, Isa et Sofia (la charmante marmaille) et un bécot à Manu !)
(je mets une photo demain... je ne trouve plus le super dessin de maison bleue que les filles ont fait cet aprèm... du coup, je vous mets Maxime...)