En voilà une question !
Être pour ou contre, on ne choisit pas, le doudou, ça ne se commande pas.
Le doudou, ça se subit.
Avoir vécu quasiment 30 ans sans doudou (ben ouais, je n’avais ni doudou, ni tétine. J’avais des peluches, des poupées, même des hamsters mais pas de doudou).
Avoir un bébé.
Recevoir en cadeau une bonne vingtaine de candidats doudous potentiels.
Ne pas réfléchir un seul instant au fait que parmi ce tas de peluche se cache l’élu.
Être primipare.
Laisser le bébé en contact avec toutes les peluches.
Et un jour, se rendre compte, trop tard que le choix est fait.
LE doudou est choisi.
Pas de dodo sans doudou, pas de lolo sans doudou, pas de bobo sans doudou, pas de nounou sans doudou.
Le doudou est de venu précieux, LE précieux, L’Indispensable.
Celui sans lequel la vie n’est pas possible.
Comprendre bien vite qu’un drame est en train de se nouer.
N’ayant encore qu’un seul enfant, disposer d’un stock de neurones encore suffisant pour faire fonctionner à peu près son cerveau.
Se mettre en quête d’un jumeau (de doudou… on ne veut pas un bébé en double. L’aînée nous suffit très amplement)
Tenter de retrouver la personne qui a offert cette mâââââgnifique vache.
Localiser une collègue de boulot, une fille rigolote qui met toujours des manteaux rouges.
Essayer d’obtenir des informations essentiel : lieu et date d’achat de l’élu.
Retrouver le lieu d’approvisionnement. Seule, sans l’enfant sans l’élu qui est fatalement avec l’enfant.
(Seule, pour ne pas que le bébé se rende compte qu’un double élu va arriver, pour semer le trouble).
Trouver le magasin.
Se planter devant un monsieur chauve à qui ont explique que l’élu est une vache jaune avec des cornes jaune d’œuf, une cape orange et une robe verte. L’élue (parce qu’en vrai, c’est est une) à de longues jambes et des pieds oranges.
Comprendre au regard vicelard du monsieur, que ça le fait triper grave que les parents désespérés viennent se rendre ridicules en lui expliquant que leur précieux est une vache jaune.
Qu’ils vendraient père et mère pour retrouver un bovidé vêtu d’une robe verte.
Le voir jubiler : ahhhhhh ! Quel dommage, ce modèle n’existe plus !
Hurler : quoi ???????? J’ai un bébé tout neuf, avec un doudou neuf et le machin est en rupture. Pas possible !
- Madame, maintenant que vous en parlez, je me souviens, j’ai vendu la dernière il y a quelques semaines à une dame rigolote avec un manteau rouge.
(Confirmer)
Et puis, voir le monsieur sourire de toutes ses larges dents.
- Bon, en théorie, il se peut que peut-être, je puisse en récupérer directement en Allemagne, chez un autre fournisseur… mais ce sera plus cher.
Le précieux n’a pas de prix.
En commander direct 2.
Attendre des jours et jours, fébrile, à côté du coup de fil.
Vivre dans l’inquiétude.
Imaginer qu’on l’oublie à la crèche/chez la grand-mère/chez des copains.
Ou alors, si on le perdait carrément…
Envisager la possibilité d’endormir, de consoler, de faire manger le bébé sans l’élu.
Et puis, un jour, le téléphone sonne : ça y est, les précieux sont arrivés !
Courir chez le marchand, payer un œil et un bras les nouveaux doudous.
Les laver directement.
Dormir avec les nouveaux doudous sous les aisselles (le concept de base est que le doudou pue… activer le processus comme on peut).
Et un jour, discrètement, échanger l’élu 1 contre l’élu 2.
Regarder l’ainée qui regarde l’élu 2.
Croiser les doigts pour qu’elle ne s’aperçoive de rien.
Comprendre que le bébé s’aperçoit de quelque chose.
Fermer les yeux (enfin, l’œil qui nous reste après avoir laissé l’autre chez le marchand).
Le rouvrir et voir que l’ainée sert son nouvel élu dans ses petits bras.
Mission accomplie.
Être la sauveuse !
Opérer un roulement judicieux entre les doudous 1-2-3.
Les laver… pas trop.
Avoir toujours un doudou de secours.
Avoir d’autres marmots : être hyper judicieuse : opérer à une période stratégique une éviction drastique de tous les doudous, sauf un, dont on sait qu’on peut trouver d’autres exemplaires fastoche (et tant qu’à faire, on se débrouille pour le bébé choisisse un doudou qui lui plaise et qui nous plaise aussi un peu)…
Ouais, on est vraiment un vieux rat.
Et j’en profite pour compatir avec tous les parents qui n’ont jamais trouvé de doubles et qui vivent dans l’angoisse,.
Je compatis avec tous ceux qui se gaufre, en guise de doudou, une couverture de 2m de long (et qu’on ne peut pas couper, parce qu’un doudou ne se coupe pas)
Je compatis avec les parents dont les marmots ont choisi un doudou ridicule (j’en ai connu qui se trimballaient un vieux marcel pourri et même (dans ma famille), qui se retrouve avec doudou vieille chaussette…
On a beau faire, le doudou ne se choisit pas toujours…
Allez, pour décompresser, retrouvez la suite, le complément de l’article sur Marie Poulette (faut-il être réincarné en doudou ???)
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